La prise de tête.
Le fin mot de l’histoire n’est pas forcément le mot de la fin surtout si votre interlocuteur, qui voulait vous en toucher un mot, n’a pas dit son dernier mot. Pendant qu’il monologue vous ne pipez mot mais vous n’en pensez pas moins, en 5 lettres, à un gros mot. Enfin quand il termine sur un « et pas un mot de tout ceci à quiconque », vous l’assurez, à mots couverts, de votre entière discrétion. Si un curieux venait à vous demander le motif de cet entretien vous répondrez que c’était juste un mot, cela va sans dire. Et comme vous n’avez rien à dire forcement les mots vous manquent. Reste plus qu’à vous retirer en maugréant, mot à mot j’vais m’coucher.
Le curieux, bien entendu, n’en croit pas un mot et comme pour lui la discrétion n’est pas son mot d’ordre il voudra avoir le dernier mot. Si vous lui faîtes entendre à demi-mot qu’il n’aura pas le dernier il ne comprendra pas un traître mot. Le curieux n’ayant pas le mot pour rire vous pourriez lui révéler à mots couverts qu’il n’a pas son mot à dire. En un mot comme en cent ces mots doux pourraient bien se terminer par des mots grossiers et votre sommeil ne devenir qu’un vain mot. Au bas mot cette conversation n’aura laissée que des maux. Le mot d’ordre c’est de ne pas employer de mots d’esprit avec ceux qui n’en ont pas.